S’implanter dans un écolieu fait souvent bouger de nombreux paramètres dans son existence : nouveau territoire, nouvelle communauté, mode de vie plus frugal, activités à réinventer. Il s’agit de trouver un nouvel équilibre de vie. Le plus souvent cette aventure traduit une recherche d’écologie intérieure comme extérieure, avec une intention d’impact positif voire régénératif, pour soi, l’autre et le monde.

Pour que cette démarche soit robuste, l’équilibre économique individuel et collectif est une question essentielle… mais trop souvent survolée. révèle des freins, des représentations à transformer (rapport au travail, à l’argent…) Beaucoup d’habitant·es d’Oasis se trouvent dans des situations précaires. Le bénévolat ne peut être une réponse sécurisante à long terme. A l’inverse, l’entrepreneuriat - mais pas n’importe lequel - est une clé de transformation individuelle et sociétale.
L’équation est délicate car les activités économiques doivent générer de la richesse tout en répondant à un triple enjeu :
- Alignement avec ses valeurs propres - et cela peut passer par revisiter son rapport à l’argent et au travail ;
- Cohérence avec le mode de vie et les activités communautaires ;
- Articulation, voire synergie avec le territoire. Garder son cap éthique et une posture de coopération avec les institutions et les acteurs économiques, alternatifs ou conventionnels.
Seul·e ou à plusieurs, créer une entreprise ne s’improvise pas. C’est une manière puissante de reprendre sa place d’acteur·ice de sa vie. Une forme de maïeutique : faire émerger son axe, son ikigaï, sa source — et l’offrir au monde. Cela suppose de conjuguer maîtrise de son métier, compétences stratégiques, sociales et techniques.
Dans un projet collectif, d’autres défis s’invitent :
- distinguer les raisons d’être des personnes qui portent celle de la communauté,
- construire une gouvernance propre au projet, et notamment mettre en place la juste verticalité pour laisser place aux initiatives (cf spirale dynamique),
- faire appel aux outils et leviers économiques et juridiques cohérents avec la structuration du collectif,
- utiliser ou préserver avec justesse l’image de la communauté vis à vis de l’extérieur
Si l’autonomie est une valeur chère aux collectifs, elle trouve vite ses limites face à la complexité de la mise en œuvre. Sans accompagnement, c’est un peu comme partir en rando sans carte : enthousiasmant au départ, mais souvent labyrinthique. Un soutien structurant peut faire toute la différence entre une utopie séduisante et une trajectoire durable.